La traduction et le hockey

La traduction et le hockey!

Elles sont (« enfin! » ajouteront certains) de retour! Il n’est pas seulement question ici des terrasses et des journées chaudes, mais bien des – tant attendues – séries éliminatoires de la Coupe Stanley. Dans ce billet, ce n’est pas la ville ou la province qui est hockey… mais plutôt la traduction! Découvrons ensemble le lien entre la traduction et le hockey!

Un brin d’histoire

C’est en 1875, à Montréal, qu’a lieu le premier match de hockey sur glace. Les règlements de ce nouveau sport ont alors été rédigés en anglais à partir de termes issus du vocabulaire de la crosse, du rugby, du hockey sur gazon et du cricket. Dès 1880, le hockey gagne en popularité dans les milieux francophones et le recours à l’emprunt linguistique permet d’incorporer à la langue française une importante quantité de termes anglais : notons, entre autres, l’utilisation répandue, à l’époque, de goal, puck, time-out, shot.

La chasse aux anglicismes

Néanmoins, ces emprunts linguistiques sont victimes de l’esprit du temps : dans notre billet intitulé Variation géographique et traduction, nous avons souligné le fait qu’au XIXe siècle, sous domination anglaise, les Canadiens français en sont venus à voir d’un mauvais œil tout ce qui pouvait s’apparenter à la langue anglaise. Dès la première moitié du XXe siècle, on note quelques tentatives de francisation du vocabulaire du hockey (publication de lexiques français-anglais, par exemple), qui n’auront toutefois que peu d’impacts à l’époque. La traduction et le hockey ne font pas encore bon ménage à ce moment.

La francisation du vocabulaire du hockey

La deuxième moitié du XXe siècle est, quant à elle, marquée par des efforts qui porteront leurs fruits, notamment ceux de l’Office de la langue française (ancienne dénomination de l’Office québécois de la langue française avant 2003) et de Radio-Canada. Au final, c’est l’essor des télécommunications qui jouera le plus grand rôle dans la francisation du vocabulaire du hockey. Dès 1953, les matchs sont diffusés à la télévision et le commentateur, René Lecavalier, grand amoureux de la langue française, a lui-même créé, en constatant le manque de termes français pour parler du hockey, un grand nombre de néologismes qui ont été adoptés par les téléspectateurs et les journalistes et qui se sont, conséquemment, propagés dans l’usage.

Nous invitons les curieux à jeter un coup d’œil au site Internet de la Ligue nationale de hockey[1] et à celui de l’Office québécois de la langue française[2], qui proposent tous deux un glossaire français-anglais de termes couramment utilisés pour parler du hockey. Les lecteurs qui s’intéressent à l’histoire sont, quant à eux, invités à consulter l’article de l’anthropologue Stanley Aléong intitulé « Histoire du vocabulaire québécois du hockey sur glace », paru dans La banque des mots en 1980.

[1] http://www.nhl.com/ice/page.htm?id=29472

[2] http://www.oqlf.gouv.qc.ca/RESSOURCES/bibliotheque/dictionnaires/terminologie_hockey/index.html

Crédit photo : BarDown

Posted on avril 16, 2015 in Domaine de la traduction

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