La traduction des adresses postales étrangères

Traduction des adresses postales : langue du pays d’origine?

Quel traducteur n’a pas, dans sa pratique, déjà été confronté à la question suivante : Que faire avec la traduction des adresses postales étrangères? De façon plus précise, cette question pourrait être formulée ainsi : Comment présenter une adresse italienne, espagnole, turque, etc.? Les adresses doivent-elles être conservées dans la langue de leur pays d’origine ou être traduites en entier? Si on choisit, par exemple, de traduire une adresse de l’italien vers le français, comment peut-on s’assurer qu’une missive qui sera envoyée à cette adresse sera bien reçue?

Traduction des adresses postales : L’Union postale universelle

Les envois internationaux sont régis par l’Union postale universelle (UPU), située à Berne, en Suisse. Il s’agit d’une institution spécialisée des Nations Unies pour le secteur postal. L’UPU a émis les deux recommandations suivantes concernant les envois internationaux et la langue de communication : 1) écrire dans la langue du pays de destination et 2) à la rigueur, utiliser l’anglais ou le français[1].

Choisir la langue du pays de destination

Écrire l’adresse dans la langue du pays de destination apparaît comme une évidence. Par exemple, un Espagnol qui fait parvenir une lettre à Québec avec une adresse entièrement écrite en espagnol aura bien peu de chances de voir sa missive arriver à bon port. Le scénario le plus probable est le suivant : le facteur, ne comprenant pas l’adresse, retournera la lettre au destinateur, qui devra alors choisir entre le français ou l’anglais.

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Dans la réalité, la situation n’est pas aussi simple. Supposons que vous faites parvenir une lettre en Espagne, celle-ci verra ses chances d’arriver à destination compromises si l’adresse est entièrement rédigée en espagnol. Eh oui!

Une adresse : plusieurs lecteurs

Il faut garder en tête que les composants de l’adresse ne sont pas tous lus par les mêmes personnes. Prenons l’exemple suivant :

Señor Rodriguez

Paseo de Gracia 116

Barcelona, España

08008

Il semble aller de soi de conserver le nom de la rue (au lieu de traduire par Passage de Grâce) et le nom de la ville en espagnol puisque ces éléments seront utilisés par la poste espagnole; par contre, pour maximiser les chances de succès de la livraison, le nom du pays devrait être présenté dans la langue parlée au point de départ de l’envoi, donc en français ou en anglais au Canada.

Et c’est à ce moment que le traducteur est déstabilisé dans sa volonté d’uniformiser son texte puisqu’il est aux prises avec une adresse bilingue, présentée en français (ou en anglais) et en espagnol.

Il n’en demeure pas moins que cet exemple est plutôt simple et le problème, facile à régler : la question est plus épineuse quand nous sommes confronté à des adresses qui ne mettent pas en scène l’alphabet latin, mais plutôt l’alphabet cyrillique ou des caractères chinois.

Comment sera utilisée l’adresse?

En bout de piste, le traducteur doit se demander à quelles fins une adresse est fournie. Si une adresse est présentée à titre indicatif seulement et qu’il y a peu de chances que du courrier y soit acheminé, le traducteur peut s’offrir la liberté de pousser plus loin sa traduction en traduisant tous les éléments, par exemple. Autrement, il doit garder en tête que l’adresse sera lue par plusieurs facteurs, dont des facteurs étrangers, et qu’elle doit conséquemment être la plus déchiffrable possible en fonction de la langue parlée par tous ces intermédiaires.

[1] Le français est la langue officielle de l’UPU et l’anglais est la langue de travail de son Bureau international.

Posted on juillet 27, 2015 in Domaine de la traduction

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