L’évolution du métier de terminologue

La terminologie, domaine peu abordé dans les programmes et les cours universitaires de linguistique et de traduction, n’en demeure pas moins une profession dont l’expertise est essentielle pour tout traducteur. Afin de démystifier le métier de terminologue, nous nous attarderons ici à présenter ses principales tâches et à montrer comment elles se sont diversifiées au fil du temps.

Qu’est-ce que le métier de terminologue?

Terminologue et lexicographe sont souvent confondus. La principale différence entre les deux est que le lexicographe s’intéresse à la langue usuelle, courante et générale tandis que le terminologue s’intéresse à des domaines d’emploi spécialisés (médecine, aéronautique, télécommunication, nanotechnologie, etc.). Le vocabulaire de la terminologie est donc davantage thématique que celui de la lexicographie.

Au moment de définir un terme, le terminologue et le lexicographe ne procéderont pas de la même façon. Puisque le terminologue s’intéresse à un domaine ciblé, la définition qu’il proposera sera elle aussi ciblée. Par exemple, si son travail porte sur l’informatique et qu’il doit définir ce qu’est un clavier, la définition proposée ne touchera que ce domaine. Par contre, le lexicographe, lui, devra envisager le clavier de façon plus générale et prendre en considération les instruments de musique, différents types de machines à écrire, d’autres technologies (téléphones cellulaires, par exemple), etc.

Le lexicographe s’intéresse également à l’acceptabilité des termes et, à cet effet, on retrouve des marques telles que privilégié, usage restreint et déconseillé lorsqu’on consulte, entre autres, le Grand dictionnaire terminologique de l’Office québécois de la langue française. Par exemple, si on consulte la fiche du sigle DEL (diode électroluminescente), on y trouvera la mention suivante :

Termes déconseillés : LED, diode LED. Le sigle emprunté à l’anglais LED (light-emitting diode) ainsi que le terme diode LED, formé à partir de ce sigle, sont déconseillés, puisqu’ils concurrencent les termes français déjà en usage[1].

evolution-metier-de-terminologue-typing-keyboardL’évolution des besoins terminologiques

Dans les années 1970 et 1980, d’importants travaux ont été menés pour franciser des domaines tels que les industries forestière, papetière et automobile. À ce moment, les terminologues étaient confrontés au fait que les Québécois ne disposaient pas ou ne connaissaient pas de termes pour désigner les concepts propres à ces domaines. Souvent, les Québécois n’avaient d’autres choix que de recourir à l’anglais pour communiquer dans leur milieu de travail.

Aujourd’hui, les besoins de francisation sont différents : ponctuels, ils sont souvent liés à de nouveaux concepts et à l’émergence de nouvelles technologies. Avec la mondialisation et l’avènement d’Internet, des ressources linguistiques issues de toute la francophonie sont accessibles à quiconque s’y intéresse. Ainsi, le terminologue n’est plus que rarement confronté à un vide terminologique, mais bien plus à un foisonnement terminologique. Le défi n’est donc plus de trouver la terminologie française, mais plutôt de discerner, parmi plusieurs possibilités, celles qui sont les plus appropriées et qui ont le plus de chance de s’implanter dans l’usage.

Dans cette perspective, l’un des objectifs du métier de terminologue est de participer à l’enrichissement et au rayonnement du français en tant que langue de communication internationale.

[1] diode électroluminescente

Posted on June 3, 2015 in Domaine de la traduction

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