Leur mission : traduire les séries en 24 heures chrono

Elles ont le privilège de voir les séries avant tout le monde. Cela se passe en cachette, dans un labo parisien. D’accord, l’image n’est pas terrible, mais on y reconnaît bien les personnages de Mad Men, Breaking bad ou Game of thrones. Ces traductrices ont été « élues » pour découvrir — et sous-titrer — chaque nouvelle saison en amont de sa diffusion. La curieuse rançon de cette chance, c’est que tout le monde s’en fout — ou presque !

“‘Certains estiment que si nous étions vraiment fans de séries, nous ferions le boulot gratuitement !’”

La plupart des fans de séries se contenteront de télé­charger les sous-titres au rabais fabriqués en une nuit (fautes d’orthographe comprises) par des traducteurs amateurs, aussi appelés fansubbers. Et ceux qui achèteront la série plus tard en coffret DVD auront encore d’autres sous-titres, de qualité aléatoire, souvent conçus à la va-vite aux Etats-Unis. Entre les deux, ce groupe de jeunes « adaptatrices » françaises — dans une profession comptant aussi quelques hommes ! — se bat pour défendre un métier que personne ne semble vraiment connaître.

Des fans qui ne détestent pas être payés

« Quand je dis que je sous-titre des séries télé, on me ­de­mande aussitôt mon pseudo et ma team », raconte Anaïs Duchet, ­présidente de l’Association des traducteurs et adaptateurs de l’audiovisuel (Ataa). Personne ne songe qu’elle puisse être rémunérée. « C’est considéré comme un hobby à la ­portée du premier venu, confirme Odile Manforti, qui a traduit 24 Heu­res chrono ou Desperate Housewives. Certains estiment que si nous étions vraiment fans de séries nous ferions le boulot gratuitement ! »

Pourtant, si elles adorent la fiction étrangère, elles ne détestent pas être payées — entre 600 et 900 euros bruts l’épisode (1) (soit environ quatre fois moins que pour un film de cinéma pour une durée équivalente), plus des droits d’auteur qu’il faut réclamer à…

Pour en savoir plus | telerama.fr

Crédit photo | “Mad Men” by myownstyle1234

Posted on juin 12, 2014 in Domaine de la traduction

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